En général, un sujet à la personnalité difficile ne se comporte pas de façon problématique par plaisir, mais par appréhension: Il agit par crainte (d'être abandonné, incompris, agressé, d’être ou de mettre les gens qu'il aime en danger...). Ne pas être attentif à cette cause première, ne pas chercher à voir la vulnérabilité derrière l'attitude dérangeante, c'est s'engager tout droit sur la voie du conflit ou du malentendu.
Une telle compréhension ne doit pas être confondue avec du laxisme ou de l'indifférence. Pas plus qu'elle ne doit conduire à des attitudes de « psychologie de comptoir », saupoudrée de ce que les psys appellent des « interprétations sauvages » : « Mon pauvre ami, tu dois avoir un bien gros problème pour te comporter comme ça, je suppose que cela vient de ton enfance... ».
L'acceptation de l'autre conduit finalement à réfléchir sur soi : comment se fait-il que nous soyons intolérants à tel ou tel comportement, là où d'autres réagissent moins vigoureusement que nous ? Quelles sont celles de nos propres valeurs qui sont heurtées ? En quoi sont-elles supérieures à celles de la personne que nous prétendons faire changer ? Et que peut nous apprendre et nous apporter le sujet à la personnalité difficile, qui, comme tout le monde, a aussi ses bons côtés ? Nos agacements et nos jugements sur les personnalités difficiles témoignent aussi de nos propres faiblesses. Comme le notait malicieusement Paul Valéry : « Tout ce que tu dis parle de toi. Singulièrement quand tu parles d'un autre. »
François Lelord & Christophe André, Comment gérer les personnalités difficiles,
J'aime beaucoup leur approche car en réalité il n'y en a pas vraiment d'autre. Mais avons nous cette patience de se remettre en question lorsque des personnalités difficiles nous blessent ou nous heurtent? Personnellement c'est un énorme travail même si je le fais depuis fort longtemps!